Mon amour pour la cuisine
- wéli cuisine
- 11 févr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 févr.
Chapitre 1 : La cité internationale
Tout commença un jour de 25 octobre. Je débarquais pour la première fois dans le pays des mille et une épices : le Maroc. Nouvelle boursière, j’avais plein de rêves et d’ambitions.
Il était 7h du matin, je dormais tranquillement dans l’avion lorsque des éclats de rire m’ont réveillée. Wa yaw Rama, guis nga sa tank yi nou mou wéhé – c’étaient les filles de ma promo qui se moquaient de moi.
Vous vous demandez sûrement comment elles ont pu remarquer l’état de mes pieds. La vraie question, c’est : comment peut-on voyager en sandales, en plein hiver, dans un pays où il neige ?
Eh oui, les amis, j’avais quitté mon beau Sénégal en thiarah (comme si de rien n’était). Certes, il ne neigeait pas à l’époque, mais je peux vous assurer qu’il faisait bien trop froid.
Était-ce de la négligence ? Pas du tout. J’étais juste une jeune fille de 18 ans, n’ayant jamais voyagé de sa vie, et donc complètement novice.
Une fois à l’aéroport, quelle ne fut pas la surprise de l’attaché de l’ambassadeur venu nous accueillir, lorsqu’il a découvert que je n’avais même pas pensé à convertir mes CFA en dirhams. Deuxième bourde.
Il a donc dû m’emmener avec lui à Rabat dans sa voiture, car je n’avais même pas de quoi payer un ticket de train.
Nous avons quitté l’aéroport de Casablanca, direction Rabat, la ville administrative du Maroc. Petite parenthèse : en tant que boursiers, nous devions obligatoirement passer par Rabat pour effectuer les formalités administratives avant de rejoindre nos facultés respectives. Généralement, nous restions à la cité internationale environ une à deux semaines.
La cité internationale : là où tout a commencé !
À notre arrivée, le recteur nous a attribué nos chambres respectives. Après une bonne douche, les autres étudiants – logiques et responsables – sont sortis appeler leurs parents pour les rassurer. Moi ? J’ai appelé ma mère deux jours plus tard, juste pour lui dire : Dal khel ba dé (tout va bien, je suis bien arrivée).
Nous avons passé une semaine à la cité internationale, enfin, pour la plupart d’entre nous.
Le soir de notre séparation, tenez-vous bien : j’ai proposé aux étudiants de cotiser pour que je leur prépare un dîner d’adieu.
À l’époque, les cuisines de la cité n’étaient pas équipées, il n’y avait aucun matériel de cuisine. Avec l’argent collecté, nous sommes allés faire nos courses au marché J5, un lieu vivant et plein de couleurs à Rabat. Ce jour-là, j’ai cuisiné pour la première fois dans ce pays qui n’était pas encore le mien, et j’ai adoré.
Je me souviens encore des étals éblouissants d’épices, des variétés infinies d’olives – je ne savais même pas qu’il existait autant de sortes d’olives ! – des pâtisseries raffinées et des fruits si abondants qu’on aurait dit un tableau. Tout ce que je découvrais me fascinait et m’émerveillait. Je croyais avoir mis les pieds dans un rêve.
Toutes ces découvertes ont éveillé en moi une envie irrésistible : explorer davantage ce nouveau monde encore inconnu pour moi – la cuisine.
C’est ce jour-là qu’est né mon amour pour la cuisine. Ce moment, à la fois simple et magique, a éveillé en moi une irrésistible envie d’explorer davantage ce monde encore inconnu. La cuisine n’était plus juste une activité : c’était une porte d’entrée vers la découverte, le partage et la création.
Et ainsi commença mon aventure culinaire, dans ce pays qui m’était encore étranger mais qui, petit à petit, allait devenir un second foyer.Une étudiante en finance allait commencer une nouvelle vie de mets et chiffres.

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